Andrew Maxim Rosenbach

my identity card Hey, salut toi ! Sais-tu que je suis né(e) à Adélaïde en Australie ? C'était le 09 novembre 1985 et je suppose que tu as donc deviné que j'ai 26 printemps ! Je suis issu d'une famille de classe moyenne et actuellement je suis célibataire. D'ailleurs j'aime les femmes mais le plus important pour moi c'est la réussite professionnelle. Je fais donc partie des misery bussiness. En ce qui concerne mon activité dans la société je suis commercial, d'ailleurs mes collègues me disent souvent que je ressemble à Adam Brody, c'est fou ça, non ? all my soul ☀ déterminé ☀ pointilleux ☀ social ☀ enjoliveur ☀ amical ☀ pudique ☀ compréhensif ☀ bavard ☀ passionné ☀ solitaire ☀ altruiste ☀ grand enfant ☀ possessif ☀ matérialiste ☀ généreux ☀ séducteur

Hey salut toi ! Oui toi ! Dis-moi tu serais prêt à répondre à quelques questions ? De toute façon avec Anonymous qui traine dans le coin, il faudra bien que tu t'habitues à ce qu'on parle de toi ! Passons au questionnaire de la ville !

☀ Alors depuis combien de temps es-tu à Adelaïde ? Heureux d'être là ? La rénovation de la ville et la nouvelle affluence touristique t'en penses quoi ? Je viens de revenir à Adélaïde, avant j'étais plus au sud, à Melbourne.
Ce que je pense de la rénovation de la ville? Mon vieux on pouvait pas rêver mieux, je suis commercial alors les touristes je les AIME!

☀ Au fait tu es plutôt du genre à lire les ragots ou à en envoyer ? Anonymous et son blog t'en penses quoi ? Tu le consultes souvent ? Le moins qu'on puisse dire c'est que la toile je la connais de fond en comble, je suis du genre "connecté H24", donc j'en ai entendu parler, ouais!. Seulement Anonymous je m'en contre fiche, il peut balancer des conneries sur ta mère ou sur la mienne ça ne changera pas ma vie.

☀ Dis-moi le Adelaïde's Daily, tu le lis ? Pour ou contre ce journal sur la ville ? Je ne l'ai jamais lu, mon père l'achetait pour regarder les paris sportifs mais c'est tout. Et puis on est au 21ième siècle, le papier c'est dépassé, je dirai pas non par contre à une version pour tablettes!

All my Secret Life

"Whatever people say I am, that's what I'm not"

Papa,

tu sais, c'est super difficile de poser sur une feuille de papier ce que l'on veut dire. Au début on est super motivé, l'inspiration nous vient mais quand on se retrouve le nez sur des 5 grammes de blanc en 21 x 29.7 c'est plus compliqué. Pourtant ça semble si simple, tu prends le stylo, tu prends du papier et tu écris, ce qui te passe par la tête. Sauf que cette fois j'ai envie de faire les choses bien, pas de rature, pas de mots volants qui mis bout à bout sont dénués de tout sens logique. En fait, il faut que j'arrive à commencer quelque part, tout simplement.
Donc je vais faire du classique, je vais commencer par le début. Tu sais 'pa j'étais bien avec toi, c'était cool, même si tu étais loin d'être l'archétype même du père idéal. Faut dire que t'attaquais fort dès le matin, un coup de scotch pour toi, du chocolat chaud bas prix dégueulasse pour moi, deux biscottes et la journée était partie. Je ne te reproche rien tu sais, quand j'y repense qu'est-ce que c'était bien. J'étais peut-être pas le gosse le plus agréable, mais faut dire que t'étais pas le père modèle à porter ses mioches sur ses épaules. J'ai entendu y'a pas si longtemps un psychologue à deux balles qui ne jure que par Freud, dire qu'il n'y a pas de mauvais parent, que des parents qui font de leur mieux. J'ai bien eu envie de lui balancer le film de ma vie pour qu'il comprenne que ça n'est pas vrai. entre maman qui s'est barrée du jour au lendemain avec un inconnu, ne prenant jamais des nouvelles de son fils, et puis toi qui passais toute la thune des alloc' dans tes paris sportifs à la con. M'enfin, le jour où t'as gagné une somme misérable t'étais le plus heureux des hommes, et j'étais le plus heureux des gosses. Bien sur ça n'a pas duré, j'ai commencé à avoir deux poils au menton et ça a dégénéré. Je me considérais comme un homme, me permettant de critiquer ce que tu faisais, qui tu étais, comment tu m'avais élevé, et toi tu t'amusais bien à me rabaisser, me dire que je n'étais qu'une erreur de la nature, qu'avec ma voix d'adolescent pré-pubaire j'avais aucune crédibilité. Dès que j'ai pu partir de la maison je l'ai fait, c'était ça ou on allait finir par se foutre nos poings dans la gueule. Je suis surpris d'ailleurs qu'on en soit jamais arrivé là... Le jour où j'ai fait ma valise, je me suis juré de tout faire pour ne pas te ressembler, devine quoi? Bah la génétique ne trompe pas, j'ai la même tronche que toi à 30 ans, ça promet pour la suite. Je vais finir en crouton avec le bide qui tombe jusqu'aux genoux mais j'y peux rien, au pire je dirai que c'est de ta faute.
Vu que ça fait maintenant 10 ans qu'on s'est pas vu faut que je te raconte un peu ce qui s'est passé. Je suis allé à Melbourne, pas très loin non plus, frauder le train jusque Lonsdale c'est déjà la galère, alors pour plus de 600 bornes je te raconte pas! Et là je crois que je n'ai jamais autant menti de toute ma vie. Jte jure, je me suis inventé un passé, un coup j'étais fils d'avocat, le lendemain étudiant en erasmus. Comment tu voulais que je sois quelqu'un de fixe quand je ne savais pas si j'allais me trouver un job merdique qui me permettrait de tenir une semaine. Heureusement que j'avais des aides sociales, bah oui tu ne crois quand même pas que t'allais pouvoir profiter d'aides de l’État alors que ta seule source de revenus n'était plus chez toi. Je te vois venir, au final j'avais fini comme toi, un pauvre con qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Sauf que je ne ressemblais pas à un alcoolique fan de jeux télévisés. J'avais toujours de l'allure, je me faisais invité dans toutes les soirées que je pouvais, je dormais à droite à gauche, chez Claire, Stéphanie, Aly ou quelque soit son prénom. Jchui pas un salaud, j'allais pas juste tirer mon coup et me barrer, parfois même je ne couchais pas avec elles, après tout chacune savait très bien ce qui allait se passer, crois moi elles n'étaient pas contre bien au contraire. C'est pas David, John ou quelque soit le prénom que je m'étais trouvé, qui allait changer leurs vies.
Et un jour en soirée j'ai parlé avec un mec, pas genre sur les filles présentes ou l'alcool ou je ne sais quoi, non, on a vraiment parlé, de politique, d'économie, de boulot. Et là je me souviens très bien il m'a dit "T'as de l'aisance à l'oral, tu peux parler de tout, si tu cherches un jour un boulot passe me voir". Putain, tu parles! J'ai sauté sur l'occasion, on m'offrait un boulot, une voiture de fonction, un téléphone portable, et j'avais juste à parler à des gens en essayant de leur faire acheter plus que ce qu'ils ne veulent. C'est pas de l'arnaque ou de l’incitation à la consommation. Je leur proposais des choses qu'ils voulaient, mais qu'ils n'osaient pas demander. J'étais passé de laveur de carreaux à commercial. Et surtout, cadre, ce qui ne changeait rien dans la boîte ou j'étais, juste le salaire était plus important.
J'ai eu un appart', des copines, des amis, une vie. Et là t'as encore tout gâché!
A cause de toi j'ai du revenir ici, à Adélaïde. T'as de la chance que j'ai pu avoir une mutation, sinon j'aurai été foutu! Maintenant j'ai plus qu'à tout recommencer, à nouveau, à zéro, mais j'inventerai plus de vie passée. De toutes façons c'est la dernière fois que je parle de toi, déjà parce que personne de voudra m'écouter, et ensuite parce que t'es plus là. entouré encore des planches de bois, et une croix dessus, alors que t'es même pas croyant. Je sais pas qui tu espères amadouer mais avec moi ça prend pas, t'iras certainement pas croupir en enfer mais t'iras pas non plus au paradis.
Au final c'était pas si difficile d'écrire, de trouver des mots, maintenant que c'est fait le plus dur c'est de terminer, je te dirais pas que je t'aime ça serait te mentir, donc juste merci quand même, au final, je sais qu'on fait toujours ce qu'on peut.