Andreja Bojan Petkovic

my identity card Hey, salut toi ! Sais-tu que je suis né à Sarajevo en Serbie ? C'était le 13 Août 1989 et je suppose que tu as donc deviné que j'ai 22 printemps ! Je suis issu d'une famille pauvre et actuellement je suis célibataire. D'ailleurs j'aime les femmes mais le plus important pour moi c'est moi. Je fais donc partie des show must go on. En ce qui concerne mon activité dans la société je suis écrivain et gérant d'un établissement en ville, d'ailleurs mes collègues me disent souvent que je ressemble à Sean O'Pry, c'est fou ça, non ? all my soul Silencieux ☀ secret ☀ calculateur ☀ froid ☀ rancunier ☀ intelligent ☀ fonceur ☀ meneur ☀ espiègle ☀ impulsif ☀ rigoureux ☀ versatile ☀ impétueux ☀ irritable ☀ colérique ☀ nostalgique ☀ déterminé ☀ intrigant ☀ charmeur ☀ sensible

Hey salut toi ! Oui toi ! Dis-moi tu serais prêt à répondre à quelques questions ? De toute façon avec Anonymous qui traine dans le coin, il faudra bien que tu t'habitues à ce qu'on parle de toi ! Passons au questionnaire de la ville !

☀ Alors depuis combien de temps es-tu à Adelaïde ? Heureux d'être là ? La rénovation de la ville et la nouvelle affluence touristique t'en penses quoi ? A Adélaïde ? Ca doit bien faire 4 ans maintenant. Ouais 4 ans et si chuis encore là alors on peut dire que ouais, ça me plaît bien sinon je serais déjà parti, tu crois pas ? Après la rénovation, ça me fait ni chaud ni froid. Ca reste une ville, je m'attache pas à la pierre.

☀ Au fait tu es plutôt du genre à lire les ragots ou à en envoyer ? Anonymous et son blog t'en penses quoi ? Tu le consultes souvent ? La presse de caniveaux, ça m'intéresse mais alors pas du tout alors non, je m'occupe pas d'Anonymous.

☀ Dis-moi le Adelaïde's Daily, tu le lis ? Pour ou contre ce journal sur la ville ? L'info c'est important alors ouais, je le lis souvent et je trouve ça bien d'avoir un journal dans la ville. Après, je vais pas faire un feu d'artifice pour ça pour autant.

All my Secret Life

"Everybody's waiting to see you break down, everybody's watching to see you fall out. Even you sleeping, keep your eyes open"

Ma vie est un champ de bataille. Cette affirmation avait fusé dans le crâne de Bojan alors qu'il mordait le matelas à pleines dents pour étouffer ses cris d'horreur et d'agonie. Pourtant, ils lui semblaient assourdissants dans son crâne et ses larmes lui brûlaient les yeux. Il était impuissant, maintenu à plat ventre par cet homme sauvage. Il pesait sur lui comme ses 13 maigres années d'existence pensaient aussi sur lui.
S'il avait jamais eu un père, Andreja ne l'avait jamais connu et de lui il n'avait rien. Pas de photos, pas de souvenirs, pas de noms. Sa mère lui disait souvent qu'il lui ressemblait, qu'il était aussi beau que lui. Bojan pensait qu'il avait dû être beau, oui, pour prendre sa mère au piège et l'enfermer dans une cage comme il l'avait fais. Elle avait été brillante avant, presque autant que sa belle chevelure blonde. Prof d'anglais à Sarajevo, elle aurait pu ne pas rester en Serbie. Elle voulait plus, elle rêvait de mieux. Elle avait eu pire: une rencontre avec un bel australien, un enfant puis plus rien. A vrai dire, il n'y avait déjà plus rien avant l'enfant, sauf le chaos. Il n'avait pas souvenir que sa mère ait été ravagée par son départ. Non, un autre homme avait très vite pris le relais, un autre enfant était né, une famille s'était formée. C'était leur petit eldorado au milieu de la guerre de Yougoslavie. Le bonheur n'avait pas duré.
Ils avait cru passé entre les gouttes un premier temps mais le conflit a eu vite fait de les rattraper. Un bombardement surprise avait fauché leur père alors qu'il travaillait. Là, leur mère s'était effondrée. Elle ne savait pas comment protéger ses enfants contre les affres de la guerre, elle ne se sentait plus le courage de rien sans l'homme qu'elle aimait. C'est comme ça qu'on leur était tombé dessus, au moment où ils étaient vulnérables. Leur mère était tombée malade. Il n'y avait personne pour les protéger lorsque la mafia était venue taper à leur porte. Ils pouvaient les aider, à condition qu'ils les aident en retour. Mais la famille d'Andreja n'avait rien à offrir, sinon lui. Alors il avait été comme "raflé" par les mafieux. Il avait cru qu'y aller de son plein gré ferait la différence mais à 13 ans, c'est fou comme on est naïf. Mais c'était lui ou Anja sa petite soeur de 11 ans. Le choix avait été évident. Mais là, alors que ce gros lard assouvissait sur lui ses désirs lubriques en lui infligeant des souffrances qu'il n'oublierait jamais, Bojan avait du mal à se consoler en se disant qu'il était en train de protéger sa petite soeur.

***

« Elle est morte. »

Bojan avait interrompu son geste pour se tourner vers la femme qui trônait fièrement au milieu du lit. Elle avait allumé une cigarette et la fumait paisiblement comme si ce qu'elle avait dis était banal. Bojan ne se souvenait pas vraiment comment il en était venu à coucher avec la femme de son boss. Il n'avait que 16 ans après tout, elle l'avait aguiché, il était jeune, il n'avait pas vraiment su comment réagir. Il avait eu peur au début de se faire prendre alors il l'avait repoussé mais c'était sans doute la chose la plus dangereuse à faire dans sa position. Et puis, elle était plus qu'attirante: il avait cédé. C'était aussi une forme de vengeance pour lui. "Tu m'empêches de vivre ma vie alors je baise ta femme." C'était de l'insouciance. Mais là elle venait de la faire voler en éclat. Elle s'était levée pour venir enrouler ses bras autour de son tour mais il avait bizarrement froid et comme il ne disait toujours rien, elle avait répété.

« Elle est morte, moje srce . Ta soeur est morte. Plus rien ne te retient ici...»

Et elle avait raison. Plus rien ne le retenait ici. Il s'était laissé prendre par la mafia pour la protéger elle et sa mère. Leur mère était morte quelques années plus tôt. Et maintenant, Anja n'était plus... Pourquoi resterait-il ? Et même si ça devait lui coûter la vie, peu importe. Alors il l'avait planté là, il avait tout planté. Il avait sauté dans le premier avion sans se tourner, sans rien prendre ni emmener. Pour aller où ? Ailleurs. Il avait appris l'anglais avec sa mère, il avait utilisé ses talents pour les mafieux serbes et c'était dans un pays anglophone qu'il allait s'en servir à présent. Mais où ? Pourquoi pas l'Australie ? Il avait cru comprendre que son père était de là-bas. Ce n'était pas pour lui qu'il y allait mais peu importe, il lui fallait une destination et c'est celle-là qu'il avait choisi.

***

Andy regardait les lumières de la ville en contrebas. Cela faisait maintenant 4 ans qu'il avait posé ses valises ici, à Adélaïde, 4 ans qu'il avait arrêté de fuir. Il fallait admettre que la mafia avait déjà réussi à le retrouver une fois et qu'il n'avait pas vu l'intérêt de fuire à nouveau. Puis, il commençait à s'établir, à se faire un nom et pas qu'en Australie d'ailleurs. Il avait dû se débrouiller comme il pouvait au début. Il avait commencé comme escrot boy. Ce n'était pas très dur, il savait qu'il avait du succès avec les femmes. Mais c'était grâce à Elizabeth qu'il avait quitté tout ça. Elle était une de ses clientes régulières et c'est en griffonnant sur une feuille volante après une nuit passée avec elle que tout s'était précipité. Elle avait détecté en lui un potentiel comme elle en cherchait, car elle était à la tête de l'une des plus grosses maisons d'éditions d'Australie. Il n'espérait plus rien d'elle à ce moment-là. Il n'était plus escort puisqu'elle réclamait ses faveurs pour elle seule et lui avait offert en échange la gestion de l'Exodus. Et voilà qu'en lisant par dessus son épaule, elle voulait qu'il lui ponde un manuscrit. C'est le best-seller assuré ! s'était-elle exclamée, surexcitée. Jamais il ne se serait douté qu'elle pourrait avoir raison...