Coban Liam Murdock

my identity card Hey, salut toi ! Sais-tu que je suis né(e) à Londres en Angleterre ? C'était le vingt-deux janvier 1985 et je suppose que tu as donc deviné que j'ai vingt-huit printemps ! Je suis issu(e) d'une famille de classe moyenne et actuellement je suis célibataire. D'ailleurs j'aime les femmes mais le plus important pour moi c'est le boulot. Je fais donc partie des Misery Bussiness. En ce qui concerne mon activité dans la société je suis rédacteur en chef du Adelaïde's Daily, d'ailleurs mes collègues me disent souvent que je ressemble à ian somerhalder, c'est fou ça, non ? all my soul ☀ Séducteur ☀ Colérique ☀ Mystérieux ☀ Cynique ☀ Professionnel ☀ Borné ☀ Audacieux ☀ Arrogant ☀ Franc ☀ Possessif ☀ De confiance ☀ Méfiant ☀ Persuasif ☀ Intransigeant ☀ Drôle ☀ Rancunier

Hey salut toi ! Oui toi ! Dis-moi tu serais prêt à répondre à quelques questions ? De toute façon avec Anonymous qui traine dans le coin, il faudra bien que tu t'habitues à ce qu'on parle de toi ! Passons au questionnaire de la ville !

☀ Alors depuis combien de temps es-tu à Adelaïde ? Heureux d'être là ? La rénovation de la ville et la nouvelle affluence touristique t'en penses quoi ? Après cinq années passées en ville, je n’aurais qu’une chose à dire : nouvelles personnes insinue nouveaux lecteurs, je ne suis donc pas en mesure de me plaindre. Et puis ce qui est bon pour la ville est bon pour moi, devenu personnalité publique. Alors disons que oui, tout ce remue ménage me plait particulièrement.

☀ Au fait tu es plutôt du genre à lire les ragots ou à en envoyer ? Anonymous et son blog t'en penses quoi ? Tu le consultes souvent ? Je ne sais pas vraiment où me situer dans cette petite guerre gratuite. Honnêtement, pour une personne qui prône le besoin de faire tomber les masques, je ne comprends pas l’intérêt de garder l’anonymat, c’est une chose un peu surfaite – et facile – à mon goût. Maintenant, oui, je lis les articles. Mais non, je ne vais sûrement pas aller l’alimenter, encore moins y répondre. On va simplement dire que me tenir au courant fait parti de mon métier, et qu’il serait inconscient de ne pas jeter un coup d’œil à ce qui délit les langues en ville. En bref, avec ou sans… je continuerais ma vie, sans vraiment de problème.

☀ Dis-moi le Adelaïde's Daily, tu le lis ? Pour ou contre ce journal sur la ville ? Mieux que le lire, je suis à sa tête ! Donc autant dire que je suis pour – c’est mon gagne pain. Et oui, je pense qu’il a son utilité, bien plus que le blog d’Anonymous. Plus que de simples ragots, c’est l’essentiel de la ville qui se trouve dans nos pages, et l’écriture est, sans vouloir jeter des fleurs à mon équipe, de qualité. Alors bien sûr, certains peuvent le trouver inutile, ou pas assez polémique, mais… avez-le… vous seriez perdu, sans lui.

All my Secret Life

"Remember this: nothing is written in the stars. Not these stars, nor any others. No one controls your destiny."

Aurais-je pu savoir, prévoir, ce qui allait se passer ? Sûrement pas, non, même en regardant bien à travers les lignes de cette histoire incongrue. Ma mère et ma tante étaient de ces sœurs inséparables que les années n’ont pu que renforcer, de celles qui savent tout de l’autre, sans même avoir eu à parler. Et lorsqu’elle venait chez nous, j’aurais dû voir les regards en coin, suspicieux, qu’elle lançait parfois en direction de mon père. Ils me reviennent maintenant, distinctement. Mais je n’aurais jamais pu comprendre, ne connaissant pas leur passé. Il buvait, avant de la connaître, buvait encore, la connaissant, mais avait juré d’arrêté, à ma naissance. C’est une maladie, vous savez ? L’alcoolisme. Mais ce n’est sûrement pas pour ça que je vais le pardonner. Parce que c’est une maladie. Et que ça peut se soigner. Il n’a jamais essayé que par sa propre volonté. C’est un lâche, mais il ne l’avouera jamais. Je me suis donc interposé entre ses bouteilles et lui, trêve d’une certaine période. Période qui a perduré, après la naissance de Nora, la nouvelle coqueluche de la famille. Quand on est gosse, on ne voit pas la chose autrement qu’en traitrise. Pour moi, elle me volait ma place, ma famille, ma petite tranquillité. Je n’ai compris que bien plus tard ce que c’était d’avoir une sœur. Voilà dans quel contexte j’ai grandi, les grandes illusions. Elle croyait avoir réussi à fonder la famille parfaite, il croyait avoir vaincu la chose, nous croyions en eux. Puis tout a commencé à se casser la gueule, il y a quelques années. Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui l’a fait replonger. A cette époque, j’étais bien trop absorbé par mes études pour voir quoi que ce soit. Je venais d’entrer la fac, il n’y avait que ça qui comptait. Mais leurs cris… c’est parce qu’il a failli m’en coller une alors que je rangeais les vestiges d’une de ses nuits passées sur le canapé du salon que je suis parti de la maison. Ma bourse me donnait accès au campus de ma fac, et bien que celle-ci ne soit qu’à vingt minutes de chez moi, je préférais quitter tout ça avant que ça ne dégénère. Que ça n’empire. Je pensais vraiment qu’en quittant la maison, les choses rentreraient dans l’ordre. J’avais complètement tort. Combien de fois m’a-t-elle appelé en fin de soirée pour que je vienne la chercher à la maison ? Combien de fois j’ai vu ma propre sœur retenir ses larmes alors qu’elle venait juste de refermer la portière, avant même que je ne presse l’accélérateur ? Vous comprendrez maintenant pourquoi je lui ai dit de venir vivre avec moi, elle ne s’est pas imposée. Ils l’y ont obligé. Ma mère ne supportait plus de voir son idéal familial partir en vrille, elle en devenait aussi exécrable que mon père à mes yeux. Quant à lui… le divorce, voici sa nouvelle excuse. Depuis neuf maintenant, il a officiellement perdu sa femme aux yeux de la loi, et sa famille, à mes yeux. Je pense que Nora essai toujours de voir le meilleur d’eux, je ne peux pas. Ça fait longtemps que je ne peux plus.

Elle est entrée à la fac quand j’en suis sorti, et je l’ai poussée, vous comprenez, je l’ai poussée à partir, le plus loin d’eux, de leur folie. Elle a accepté l’offre de l’une des meilleures universités de France, et j’étais fier ; je suis, fier. Ma sœur trace son petit bonhomme de chemin, pendant que je fais mes gammes dans un journal du coin. Avant de recevoir ce coup de fil, qui changea ma vie. Un simple coup de téléphone, passé du bout du monde. Un homme avec qui j’avais travaillé pendant un stage me parlait de ce poste, vacant, dans une ville d’Australie dont je ne connaissais que le nom. Alors j’ai tout quitté, du jour au lendemain. Plus rien ne me retenais ici : Nora avait sa vie, aucune femme n’avait fait de sa présence une nécessité dans ma vie, quant à mes parents… J’ai plié bagage, avec pour seule carte de visite mon culot et ma certitude. J’allai accomplir de grandes choses, c’était certain, encore fallait-il qu’on m’en donne l’opportunité. Et cette opportunité, elle s’appelait Emerick Brentwood. Le maire de la ville, le maître de mon destin. Mon contact avait réussi à pousser le vice jusqu’à m’avoir un entretien, et je savais que je ne pouvais pas laisser passer cette chance. Une bonne dizaine d’autres journalistes, dont la plupart frôlaient déjà la cinquantaine, allaient se battre pour ce poste. Seulement, il me revenait de droit, je le savais ; pis, je le sentais. La veille, je suis allé dans un bar en ville, histoire de prendre un verre, pour me donner du courage. Et j’aurai aimé la rencontrer autrement. Croyez-moi. Mais elle était là, aussi simplement que n’importe qui, et elle est venue vers moi, ne me donnant d’un prénom en premier lieu. Maëlynn. Comment aurais-je pu savoir qu’elle était autant le fruit de mes désirs que l’essence même de ma peur ? Sa fille… elle était la fille du maire, et moi, refusant de n’être qu’un pantin dans l’histoire, j’ai fuit. Refusant surtout de passer pour celui que je n’étais pas. Un arriviste. Me servir d’elle n’était même pas pensable. Elle qui déjà, s’imposait comme… quelque chose, dans ma vie. Quelques heures, à peine, il ne lui a fallu que quelques heures, pour laisser sa marque. Et je l’ai revu, le lendemain, sortant du bureau de son père. J’avais été efficace comme jamais, faisant l’impression du siècle sur un homme de pouvoir. Et j’y croyais, dur comme fer. J’avais raison. Tout comme j’avais raison de voir un mélange de haine et de défi dans les yeux de Maë. Tant pis… si elle voulait me faire passer pour le salaud de l’histoire, qu’il en soit ainsi, je ne pensais pas être amenée à la revoir. Encore moins avoir à travailler avec elle.

L’épilogue est simple. Ca fait maintenant cinq ans que j’ai décroché le job de mes rêves. Je chapote tout le journal, je suis le roi de ce petit monde. J’aime la confiance qu’on met entre mes mains, et aussi difficile que cela puisse être à croire, j’en suis digne. Je ferais tout, pour ce torchon. Tout. Maëlynn est toujours là ; pour tout dire, j’ai du lui donner sa place. Elle aussi, la mérite, même si ca me tue de le dire. Nous avons cette relation bizarre ; je pense qu’elle m’en veut d’avoir pris sa place et de ne pas vouloir la lui rendre. Personnellement… j’aime tout simplement argumenter avec elle – c’est excitant. Et puis, ça fait rire le monde, tout comme ça le fait rêver, de nous voir nous pavaner lors des plus gros événements de la ville. Toujours est-il que. Je n’arrive pas à nous définir. Surtout pas depuis que nous avons partagé ce moment – presque intimiste – l’autre jour. Comme si elle n’était plus elle-même. Bref. Je n’ai plus de nouvelles de Londres. N’en cherche pas. Nora va bien, il me semble. Je n’ai pas vraiment eu le temps de, dernièrement. Je suis trop occupé à faire bonne impression. J’ai eu la première chose que je voulais le plus : ce boulot. Maintenant… les rumeurs me disent bon candidat pour la mairie, dans les années futures. Et j’aime, ces rumeurs. Comme un nouveau challenge, que je me donne. Nous verrons… oui, nous verrons.