Pause détente, rencontre surprise

Autumn L. Cornwell & Damian W. O'Brien

« C’est quoi la passion ? C’est une attirance irrésistible. Comme celle d’une aiguille magnétique qui a trouvé son pôle. »

Je vis avec joie l'heure tant convoitée arriver. Il était 13h30, j'avais une heure trente de pause avant de me remettre au travail... J'allai rapidement chercher mon sac où se trouvait mon maillot, le pris, et me dirigeai à toute vitesse vers les cabines pour me changer. Une fois mon maillot mis, je me rendis à toute allure à la piscine, courant presque dans les couloirs. Je ne faisais attention à rien, sinon j'allais avoir moins de temps pour nager. A 14h30 au plus tard, il fallait que je sois dehors, sinon il me serait impossible de manger avant de reprendre le boulot. Et durant cette heure, je m'étais fixée un objectif : 2000 mètres.

Vous comprenez, maintenant pourquoi j'étais si pressée ? Oh oui, je vous entends déjà... "Quelle idée aussi ! Profiter de sa pause de midi pour faire du sport. Il faut se détendre, fillette, pas être toujours autant sous pression ! Allons, allons, asseyez-vous là et reposez-vous, vous êtes bien trop stressée !". Moi, à ces gens, je leur réponds simplement que le sport, en particulier les sports demandant beaucoup d'énergie, nous aident à évacuer nos émotions... Quand je pense que certaines personnes osent écrire des débilités du genre "Le sport est le meilleur moyen de produire une génération de crétins malfaisants", et qu'on ait encore le culot de nous faire faire une dissertation de minimum 1000 mots sur ce thème... Je trouve cela scandaleux ! Enfin, je m'égare...

J'étais donc en train de me dépêcher d'aller dans l'eau quand, maladresse et malchance aidant, je glissai sur une flaque d'eau. J'atterris sur le dos d'un jeune homme n'ayant rien demandé et se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, qui, entrainé par mon élan et par la loi de la gravité, se retrouva justement sous moi, face contre terre.

Quand je pus à nouveau respirer à peu près correctement, la peur de la chute ayant cessé de me couper le souffle, je remarquai ma position. Ma tête posée sur le bas du dos du jeune homme, ma poitrine complètement collée à son derrière. Je rougis jusqu'à la pointe des orteils et me relevai, m'excusant au plus haut point. Puis, sans laisser à l'homme l'occasion de voir mon visage rougis par la honte, et par lâcheté probable de ma part, je me dépêchai de plonger dans la piscine, sans même regarder si quelqu'un était justement en dessous de moi. Heureusement, ce n'était pas le cas. Je rejoignis le centre de la piscine, le rouge de mes joues disparaissant petit à petit au fur et à mesure que les longueurs s'effectuaient.

Je finis même par entrer dans mon monde, ce monde où j'entrai toujours en nageant, ce monde où seules mes pensées pouvaient entrer. La réalité se déconnecta, les mouvements de mes bras et de mes jambes se firent mécaniques. J'avais de moins en moins de sensations du monde extérieur à mon esprit, mes pensées dérivant sur mes problèmes et mes différentes tentatives de résolution, certaines bien plus foireuses que les autres !

Ma déconnexion momentanée dura un bon quart d'heure. Après je m'arrêtai. Comme une idiote, j'avais complètement oublié de compter mes longueurs alors que j'avais un objectif bien défini. Je soupirai à ma propre bêtise lorsque j'entendis mon prénom derrière moi. Je me retournai vivement et le rouge me remonta légèrement aux joues. Damian...

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